Les pratiques de science ouverte mises en place dans la revue doctorale Mutations en Méditerranée

En co-rédaction avec Isabelle Gras, Cellule Science ouverte, SCD Aix-Marseille Université

Ce billet est issu des interventions de l’Institut SoMuM et de la Cellule Science ouverte du SCD d’Aix-Marseille Université, dans le cadre des Rencontres OpenEdition 2023, lors d’une table ronde « Des publications et licences ouvertes », le 11 mai 2023. La vidéo est disponible ici : https://webcast.in2p3.fr/video/des-publications-et-licences-ouvertes

Table ronde « Des publications et licences ouvertes », Rencontres OpenEdition  2023, Marie Pellen (directrice OpenEdition), Cédric Gaultier (responsable service livres et revues OpenEdition), Isabelle Gras (cellule science ouverte du SCD, Aix-Marseille Université), Mélanie Perret (chargée d’édition numérique, Institut SoMuM, Aix-Marseille Université), Yves Picard, coordinateur du projet SO PUR), Julie Sorba (directrice scientifique, UGA Éditions)

Table ronde « Des publications et licences ouvertes », Rencontres OpenEdition  2023, interventions de Mélanie Perret et Isabelle Gras sur les pratiques de science ouverte mises en place dans la revue doctorale Mutations en Méditerranée (MeM)

Une revue doctorale en accès ouvert : apprendre la Science ouverte sur le terrain

L’Institut Sociétés en Mutation en Méditerranée (SoMuM), dirigé par Sylvie Mazzella, est un établissement d’Aix-Marseille Université, basé à la Maison méditerranéenne des Sciences de l’Homme (MMSH). Sa mission principale est de renforcer l’articulation entre la recherche et la formation dans le domaine des Sciences humaines et sociales.

En collaboration avec trois écoles doctorales et à l’appui de douze laboratoires de recherche, l’Institut lance, en 2020, un programme doctoral « Études méditerranéennes » proposant un panel d’activités de recherche et de formation. « Édition, diffusion et Science ouverte » est une formation professionnalisante qui enseigne aux doctorants la mise en pratique de la Science ouverte par le projet de création d’une revue doctorale.

Mutations en Méditerranée (MeM) est une revue numérique en accès ouvert dont le comité de rédaction est composé de doctorants. Elle accueille des contributions de jeunes chercheurs issus de différentes disciplines en Sciences humaines et sociales.

Ses deux principaux objectifs pédagogiques sont :

  • faire connaître le fonctionnement concret d’une revue numérique et les enjeux généraux de la publication scientifique dans un contexte de science ouverte ;
  • promouvoir la pluri et l’interdisciplinarité en impliquant et en fédérant les doctorants de diverses disciplines à chaque étape de la chaîne éditoriale du numéro de la revue.

Faire des doctorants des acteurs de la Science ouverte

Le but du fonctionnement de cette revue est que chaque doctorant, membre du comité de rédaction, ne soit pas cloisonné dans une seule mission et que chacun participe à la mise en place des bonnes pratiques de la Science ouverte dans cette publication.

Promouvoir une politique de diffusion en accès ouvert et plus …

Le choix de la licence CC-BY 4.0

Le choix par l’Institut d’une revue sous format numérique avec une politique de diffusion en accès ouvert et en texte intégral a été validé aisément par le comité de rédaction. En revanche, déterminer quelle serait la licence Creative Commons la plus adaptée à ce projet éditorial engagé en faveur de la Science ouverte a donné lieu à de nombreux échanges avec les jeunes chercheurs soucieux de comprendre les droits associés à leur qualité d’auteur.

Le choix de la licence la plus ouverte des Creative Commons, la CC-BY 4.0, a suscité un véritable débat auprès de nos jeunes chercheurs. Autoriser par avance la réutilisation des contenus publiés ne favoriserait-il pas le plagiat ? Et qu’en est-il des droits moraux de l’auteur avec les licence Creative Commons ? Face à leurs interrogations, un accompagnement pédagogique spécifique a été mis en place, avec la collaboration de la Cellule Science ouverte du SCD d’Aix-Marseille Université :

Ces temps d’échanges avec le comité de rédaction se sont déroulés pendant plusieurs mois : ils ont notamment permis de préciser le cadre d’application des licences Creative Commons et les garanties qu’elles offraient aux auteurs. Les auteurs ont par la suite bénéficié d’un temps de réflexion à la suite duquel ils ont choisi de manière consensuelle d’attribuer aux publications de Mutations en Méditerranée (MeM) la licence la plus ouverte, la CC-BY 4.0.

Mettre en place le contrat d’auteur : formalisation de l’engagement en matière de Science ouverte

Le contrat a été construit à partir des modèles de contrat Science ouverte proposés par le groupe de travail « Droit d’auteur » du Réseau MEDICI, en mobilisant les différentes expertises de SoMuM, du service de la Valorisation de la Recherche d’Aix-Marseille Université et la Cellule Science ouverte du SCD d’AMU.

La rédaction d’un contrat d’édition « sur mesure » témoigne de la volonté forte de l’Institut SoMuM de spécifier de manière claire et précise aux auteurs à la fois les engagements, les droits et les devoirs de chacun des co-contractants (d’une part la revue et d’autre part l’auteur).

Deux éléments importants ont notamment été portés à l’attention des auteurs :

  • le contrat de cession des droits est à titre non exclusif. L’auteur ne cède pas ses droits de manière exclusive à la revue. Il garde ainsi la liberté d’assurer une publication ou une diffusion parallèle de son article, et ce, à la seule condition de mentionner la référence de sa première publication dans Mutations en Méditerranée.
  • déposer la version finale acceptée de l’article avant publication et/ou le PDF éditeur dans une archive ouverte (HAL). Une collection HAL SoMuM a été créée afin de valoriser les dépôts des publications des auteurs. Pourquoi ? Diffuser dans une archive ouverte est complémentaire au processus de publication éditoriale. La visibilité et la pérennité des publications sont ainsi renforcées. L’objectif est également de permettre aux auteurs de s’inscrire dans un éco-système de Science ouverte au rayonnement international.
    La collection HAL SoMuM est alimentée directement par les auteurs. Un accompagnement au dépôt leur est proposé par la Cellule Science Ouverte du SCD d’AMU, s’ils le souhaitent.

Publier en accès ouvert avec le logiciel Lodel

Le site de la revue, hébergée par Edinum, sera diffusé grâce au logiciel Lodel, répondant aux normes de l’édition scientifique numérique ouverte. Les doctorants du comité de rédaction participant à la préparation et à la diffusion du numéro, bénéficient ainsi d’une formation d’une journée sur la pratique de ce logiciel.

Promouvoir la multi et l’interdisciplinarité

Le deuxième principal objectif est de promouvoir, au sein de la revue, l’interdisciplinarité qui se traduit par :

  • la fédération de doctorants issus de différentes disciplines au sein du comité de rédaction (histoire, géographie, droit, sociologie) ;
  • la définition de thématiques de numéros abordées dans des domaines variées en Sciences humaines et sociales ;
  • une rédaction collective des appels à contribution suscitant l’intérêt de jeunes chercheurs aux profils variés. Pour le premier numéro en cours « Crises et prises de la parole », les 24 propositions d’articles reçues proviennent des disciplines suivantes : histoire de l’art contemporain, anthropologie, sciences politiques, littérature, archéologie et histoire ancienne, philosophie, monde arabe et musulman, science de l’info et de la com, sociologie…

Prochains horizons : renforcer la dimension internationale

… qui se traduit déjà par différentes actions :

  • les informations concernant la revue, diffusées actuellement sur notre blog (projet éditorial, organisation, procédures éditoriales, politiques de publication) sont traduites en anglais.
  • Les titres, les résumés et les mots clés sont traduits systématiquement en anglais.
  • Nous accueillons des articles en anglais.
  • Les appels à contributions sont traduits en anglais et diffusés auprès des partenaires étrangers de SoMuM (CIVIS).
  • Pour notre premier numéro, nous avons fait appel à des évaluateurs des Universités de Tunis, Libanaise (Beyrouth), de Genève.

Consulter aussi le billet sur le blog de l’Institut SoMuM

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